Une adresse lyonnaise pleine de sens : Les Comptoirs d’Alice
Au cœur du 7ème arrondissement de Lyon, niché entre les marchés vivants de la Guillotière et les rives paisibles du Rhône, se cache un petit trésor de la gastronomie engagée : Les Comptoirs d’Alice. Derrière cette enseigne aux airs de conte moderne, se tisse une véritable histoire de passion, d’ancrage local et de cuisine durable. C’est le genre d’endroit qui nous rappelle pourquoi manger peut — et devrait — être un acte militant, joyeux et surtout… délicieux.
Chez Terra Food, on vous emmène aujourd’hui à la découverte de cette table inspirée et inspirante, qui ne ressemble à aucune autre. Préparez vos papilles (et votre conscience), car ici, chaque bouchée a du goût et du sens.
Une démarche profondément locale et éthique
Derrière Les Comptoirs d’Alice, on trouve Alice Bottarelli, une cheffe aussi discrète que déterminée, qui aurait pu s’épanouir dans quelque étoilé parisien, mais a préféré poser ses casseroles dans sa ville de cœur. Son credo ? Une cuisine du marché, fermement enracinée dans le terroir régional, avec des produits bruts récoltés à moins de 100 km à la ronde.
La carte change chaque semaine, parfois même d’un jour à l’autre, au gré des cueillettes d’un maraîcher bio de la vallée du Rhône ou du retour de pêche d’un lac voisin. Ici, pas de tomates en hiver ni d’avocats transatlantiques : seulement des ingrédients qui ont poussé sous le même ciel que nous. Et cela se sent, à chaque bouchée.
En collaborant avec des producteurs engagés, souvent labellisés Nature & Progrès, et en adoptant une logique de zéro déchet, Alice transforme son restaurant en véritable manifeste culinaire. Cette cuisine de proximité a aussi un parfum de lucidité. Elle interpelle : « Et si le futur de la gastronomie passait par le retour à l’essentiel ? »
Une carte qui célèbre les saisons, les légumes et les petits producteurs
Impossible de résister à l’inventivité d’une carte aussi intelligente que gourmande. Chez Alice, pas de plats figés ni de propositions formatées. On découvre souvent :
- une entrée de betterave confite au foin, servie sur une mousse de chèvre frais d’un éleveur voisin, parsemée de noisettes torréfiées du Piémont français ;
- un plat de risotto d’épeautre aux champignons sauvages, avec une pointe de crème crue, tout en crémeux et croustillant ;
- et pour finir, une poire pochée au vin épicé, accompagnée d’un biscuit de pain rassis revisité façon crumble. Oui, ici, même les invendus ont droit à leur seconde vie !
La part belle est donnée aux légumes, qui règnent en souverains sur l’assiette. Pas par dogme, mais parce qu’ils offrent mille et une possibilités quand on sait bien les cuisiner. Pour autant, les carnivores ne sont pas laissés de côté : la volaille de Bresse, l’agneau de la Drôme ou encore la truite de Savoie trouvent régulièrement leur place, mais toujours en portions mesurées et dans une logique d’élevage raisonné.
Une ambiance chaleureuse entre cantine poétique et bistrot militant
Lorsque l’on pousse la porte des Comptoirs d’Alice, on est immédiatement enveloppé d’une douceur réconfortante. L’espace, cosy sans être figé, mêle bois clair, bouquets de fleurs séchées et vaisselle chinée. Les grandes tables invitent autant à l’intimité qu’au partage, et il n’est pas rare de ressortir en ayant échangé un mot avec ses voisins.
Cette chaleur ne doit rien au hasard. Il y a chez Alice une vraie volonté de créer un lieu vivant, qui dépasse la simple restauration. On y accueille régulièrement des artistes locaux, des ateliers cuisine anti-gaspi, des rencontres avec les producteurs ou encore des dîners-thématiques autour d’un légume de saison. Et toujours dans la bonne humeur, jamais dans la leçon.
Un restaurant éco-responsable jusque dans les moindres détails
Manger chez Les Comptoirs d’Alice, c’est aussi découvrir une myriade de petits gestes intelligents qui participent à un tout cohérent :
- Les serviettes sont en tissu recyclé, lavées sur place à l’aide de lessives écologiques.
- Les déchets organiques sont compostés, et les invendus redistribués via une association locale.
- Le mobilier est issu de récupérations artisanales ou de réemploi.
- La carte des vins fait la part belle aux cuvées naturelles ou biodynamiques, sourcées en direct auprès de petits vignerons.
- Et naturellement… pas de bouteilles en plastique en salle, mais une eau filtrée sur place, servie gratuitement.
Autant de choix qui pourraient sembler anecdotiques, mais qui, mis bout à bout, dessinent une vraie philosophie de vie : celle du respect, de la sobriété joyeuse et de la cohérence. N’est-ce pas, au fond, ce que beaucoup d’entre nous cherchent dans leur manière de consommer aujourd’hui ?
Des valeurs portées avec douceur, sans militantisme culpabilisant
Ce qui frappe, chez Les Comptoirs d’Alice, au-delà de la qualité de l’assiette, c’est la manière dont la maison défend ses engagements. Tout est fait avec douceur. Le compost est là, visible, mais pas brandi comme un étendard. Le sans-viande assumé de certains menus est expliqué avec bienveillance. Et si vous ne connaissez pas les bienfaits du panais ou le goût du sarrasin en grains, l’équipe se fera un plaisir de vous les faire découvrir, sourire compris.
Parce qu’être engagé, ici, ce n’est pas dresser une frontière entre ceux qui savent et ceux qui ignorent. C’est inviter, tranquillement, à ouvrir ses horizons, sans jamais juger. Et ça, croyez-moi, ça change tout.
Infos pratiques et petit coup de cœur final
Pour les Lyonnais et les curieux de passage, Les Comptoirs d’Alice se trouvent rue Chevreul — à deux pas du métro Jean Macé. Le restaurant est ouvert du mardi au samedi, midi et soir, avec un menu unique qui change chaque jour, affiché sur leur compte Instagram la veille (et qui donne faim rien qu’en le lisant, parole de blogueuse).
Pensez à réserver : entre habitués conquis et foodies éclairés, les tables partent vite. Et pour les plus pressés, Alice propose aussi une version « canapés » de ses plats phares, à emporter dans des contenants consignés. Une belle idée si vous travaillez dans le quartier ou si vous souhaitez offrir une alternative élégante à la sempiternelle salade-bar du midi.
En sortant, on se surprend à sourire : parce qu’on a bien mangé, bien bu, et surtout, parce qu’on a l’intime conviction d’avoir participé, ne serait-ce que le temps d’un déjeuner, à quelque chose de plus grand. C’est ça, l’effet Comptoirs d’Alice. Une cuisine sincère, des valeurs pleines d’humanité, et une joyeuse envie de changer le monde, une assiette à la fois.

